Sensibiliser sans blâmer

Je lis tranquillement les « pouets » sur mon réseau social préféré quand je tombe sur la citation d’un livre. Je ne sais pas qui en est l’auteur.e. Si vous le, la connaissez, je me dois de citer. L’auteur.e parle des accidents de la route et mentionne des statistiques par rapport aux nombres d’hommes qui sont davantage responsables des accidents graves par rapport aux femmes. Là, bien que cette affirmation soit « sexiste », elle est bien réelle, et, des études le démontrent. Rien de nouveau ici. Là où j’ai un peu de difficulté, c’est de la manière dont l’auteur traite le sujet : « Avec de tels niveaux d’implication dans la délinquance routière, je me demande sérieusement si à la place du A (désignant un jeune conducteur), on ne devrait pas mettre un H (désignant le sexe masculin du conducteur) tout au long de sa vie d’automobiliste ! »

Au départ, le but d’être activiste, c’est de faire passer un message. Celui-ci doit être non seulement compris et éveiller une compassion parmi le plus de gens possible pour permettre de changer les choses. Blâmer les gens en général parce qu’ils font partie de la majorité ne règle aucun problème. En revanche, prendre le temps d’expliquer la problématique ou l’injustice, ça, oui, ça peut aider. En tant qu’autiste, au lieu d’utiliser la formule « Les neurotypiques (non autistes) sont … », je vais plutôt dire « Les autistes ont besoin de … ». Une technique simple consiste à changer le mot désignant la majorité, dans le cas qui nous concerne, ce serait le mot « neurotypique », par « noir », « arabe », « juif » ou n’importe quel mot désignant une minorité visible. Si votre texte devient xénophobe, antisémite ou raciste, vous devez le transformer.

Ensuite, va-t-on arriver à quelque chose en blâmant les gens ? Ça fait des années qu’en tant qu’écologistes, on blâme les gens d’avoir une auto. Résultat : Non seulement le parc automobile a augmenté et en plus, les voitures sont de plus en plus grosses ! Devrait-on changer de tactique ? Pour le cas précis de l’automobile, on y reviendra dans un autre blogue. Ce que j’essaie de faire comprendre ici, en revenant au sujet plus haut dans le texte, si les hommes sont statistiquement responsables de plus d’accidents graves que les femmes, ça ne veut pas nécessairement dire que tous les hommes ont des voitures et conduisent dangereusement. Ça ne veut pas dire qu’aucune femme n’est délinquante en voiture. Donc, ici, on devrait laisser les jeunes hommes qui se conduisent de manière responsable tranquille, et ça, au même titre que personne n’est un voleur tant qu’il n’y a pas de preuve de vol. J’ai vu plusieurs autistes militants s’en prendre aux neurotypiques et les rendre responsables de tous les maux qu’ils ont. Par exemple, je fatigue beaucoup plus vite quand il y a trop d’éclairage. Est-ce que c’est la faute des non-autistes pour autant ? Il faut expliquer les statistiques, expliquer notre besoin, mais, ne pas blâmer la terre entière pour autant.

Donc, ici, mon but était de donner mon opinion sur comment les choses doivent être dites pour qu’elles soient comprises. C’est ma manière à moi, ce qui ne veut pas nécessairement dire qu’il n’en existe pas d’autres. D’ailleurs, la démocratie, c’est d’accepter que son voisin pense différemment, chose qui n’est pas toujours facile.

Note : Je voudrais un jour activer les commentaires sur le blogue dans le but que chacun.e puisse débattre. Le problème est que malheureusement sur cette terre, plusieurs personnes sont incapables d’écrire de manière constructive et préfèrent plutôt insulter, ce que j’appelle le syndrome de je-suis-caché-derrière-un-clavier. Même si on me dit « de ne pas prendre ça personnel », ce genre de chose m’affecte beaucoup même si ce n’est pas envers moi.