Depuis que je suis dans la classe ouvrière, j’ai moins de revenu. Je me suis donc posé la question : «Quelle grosse dépense est de trop pour moi?» J’en suis venu à la conclusion que c’était mon auto. J’ai donc vendu ma Kia pour un prix qui me permettait de rembourser mon prêt. «Comment tu vas faire Misha? À Rimouski!»
Et bien oui, l’automobile est au centre de notre culture. On la voit comme un outil indispensable. Elle devient même l’extension de soi, voir, la preuve de notre performance. Pas étonnant que plusieurs sur nos routes soient modifiés pour être entendu de loin, comme le cris du mâle alpha dans une meute.
Tout est fait pour l’automobile. Le route, les rues et les magasins possèdent leurs immenses stationnements. Sous-louez votre appartement et la première question qu’on vous pose est : «Est-ce qu’il y a un stationnement?» Si l’appartement est bien situé et s’il est en bon état devient secondaire.
Ça n’a pas été long que plusieurs membres de ma famille m’ont offert leur véhicule pour quand j’en avait besoin. Dans un sens, je l’apprécie beaucoup et j’ai même accepté pour lorsque j’avais à faire de la route ou aller chercher des gros items à l’épicerie. Dans un autre sens, ça démontre comment on est esclave de l’automobile à un tel point qu’on est presque considéré comme «infirme» quand on en a pas.
Je vous dirais pourtant qu’aller travailler en vélo, je trouve ça très plaisant. Ça se fait à l’extérieur, c’est un petit exercice et on entend même les oiseaux chanter. Il est vrai par contre que je n’ai que dix minutes à pédaler. Je l’ai aussi fait dans le pluie et dans le vent de face. Ça ne m’a pas empêché de le faire. Je compte même m’équiper et le faire cet hiver. Je vous reviendrai sur cette expérience.
Oui, de plus en plus de gens le disent. L’automobile pollue, incluant l’automobile électrique, même si c’est dans une moindre mesure. Mais pas seulement ça. Le fait de se véhiculer en solo provoque des embouteillages donc des pertes de temps, augmente l’étalement urbain, crée de graves problèmes de sécurité, détruit la nature et bien souvent, on pense améliorer les choses en lui donner plus de place.
Je suis de ceux qui pensent qu’il faut changer les choses. Il faut revoir l’aménagement des villes. On nous vend les banlieues comme des endroits près de la nature mais c’est paradoxal car on la détruit pour les construire, et, cette nature disparaîtra au prix de d’autres maisons, commerces, rues, boulevards, etc.
La solution réside dans le réaménagement des villes. Je ne parle pas ici d’obliger tous les gens à habiter dans des tours de 40 étages mais plutôt d’avoir une densification plus douce qui fait qu’il serait plus facile de se rendre du point A au point B à pied, en vélo, en triporteur ou en transport en commun. Si la distance à parcourir est plus courte, on peut donc y aller avec un mode de transport plus lent. Si la ville est plus dense, on détruit moins de territoires, donc, la nature se trouve plus près de nous.
Donc, sans culpabiliser personne d’avoir une auto, puisque tout est fait pour elle, je crois qu’il est plus que temps de faire un travail de société et de changer nos meurs. Les autres modes de transports sont plus agréables que vous pensez.